L'article du jour devrait plaire aux fans de macabre puisqu'il est consacré à Murderabilia, un one shot signé par Alvaro Ortiz (scénario, dessins et couleurs). Cet album de petit format (17x24 cm) est dispo chez Rackham, depuis mai 2015 pour 21€ et compte 120 pages.
Avant de vous présenter l'histoire, je vais d'abord commencer par une petite définition : « Les murderabilia, mot-valise forgé à partir des termes latin memorabilia (« souvenirs ») et anglais murder (« meurtre »), désignent des objets liés à des meurtriers, notamment les tueurs en série et les tueurs de masse, marchandisés principalement sur des sites internet dédiés à ce type de commerce. Ce terme est inventé par Andy Kahan, directeur du bureau du maire pour les victimes d'actes criminels à Houston, qui se bat contre le commerce des murderabilia »
Le jeune Malmo Rodriguez a abandonné ses études et vit sans emploi chez ses parents. Il rêve de devenir écrivain, mais n'écrit pas beaucoup et passe le plus clair de son temps à glander chez eux.
Mais sa vie va changer suite au décès de son oncle lorsque Malmo va récupérer les deux chats noirs qu'il possèdait de son vivant...
Mon avis :
J'ai été assez intrigué par la couverture de l'album où l'on voit deux chats noirs qui semblent patauger dans une bouillie sanguinolente, trois petits personnages dans des portraits (que l'on devine être les protagonistes de l'histoire) et ce titre étrange qui laisse à penser qu'il y a du meurtre dans l'air.
Je n'attendais donc rien de spécial de cet album, mais il m'a bien soctché et j'ai été happé dans l'histoire du début à la fin. Le récit se compose de différents registres tous très bien exploités pour servir la narration. On trouve même quelques petites pointes d'humour de-ci de-là pour alléger l'ensemble.
Murderabilia peut donc être vu comme une tranche de vie, on pourrait d'ailleurs limite croire que c'est une histoire vraie, tant tout est habilement mené et s'appuie sur des éléments réels (tout ce qui touche aux murderabilia notamment, on apprend donc énormément de choses à ce sujet).
Il y a néanmoins en parallèle de cette chronique de vie, une petite intrigue polar/thriller qui est très prenante et nous donne envie de continuer à lire l'histoire pour voir comment tout ça va se terminer (la fin est vraiment cool) pour le jeune Malmo et son entourage.
Attention néanmoins pour les plus sensibles, car bien que le trait d'Alvaro Ortiz soit plutôt chaleureux et coloré, l'histoire est parfois un peu macabre, noire et contient également un peu de sexe. Donc à ne pas mettre entre les mains des plus jeunes ou des plus sensibles.
C'est une BD plutôt bavarde dans la mesure où il y a pas mal de texte sur la majeure partie des cases. Mais rassurez-vous, il n'y a pas de superflu et tout s'imbrique à merveille pour raconter une histoire haletante et prenante, où l'on apprend énormément de choses, au passage, sur le sujet des murderabilia.
En bref, un excellent moment de lecture pour ma part, que je recommande vivement aux plus curieux d'entre vous. Un habile mélange de genres, une histoire très prenante, le tout servi par un dessin chaleureux et coloré. En somme que du très bon dans ce Murderabilia qui devrait en marquer plus d'un (pour moi en tout cas ça a été une excellente surprise).
Question bonus : Vous connaissiez les murderabilia ?
Question bonus bis : Quelles sont la/les collection(s) que vous faites ?