C'est pas le tout de lancer un nouveau challenge qui n'était pas prévu, il faut ptet que je commence à m'y atteler. Donc comme vous vous en doutez, l'article du jour comptera pour le PAL sèches et le Roaarrr Challenge de Mo', Les BD du mercredi de Mango et pour mon Reading Comic Challenge.
Maus est un Comic en noir et blanc d'Art Spiegelman, qui a reçu le Prix Pullitzer en 1992 et l'Alph'Art de l'album étranger en 1993. En France Maus est publié par Flammarion (1987 pour le premier tome, 1992 pour le second et 1998 pour la version intégrale qui regroupe les deux tomes), j'ai pour ma part lu la version en deux tomes :
T.1 : Mon père saigne l'histoire
T.2 : Et c'est là que mes ennuis ont commencé
Art Spiegelman nous raconte la vie de son père Vladek, un juif polonais, qui a survécu aux camps de concentration pendant la seconde guerre mondiale.
Mon avis :
Depuis le temps que j'entendais parler (en bien) de Maus, je me suis dit qu'il fallait que je le lise. Pourtant je ne suis pas vraiment fan de tout ce qui est récit de vie, biographies...etc. surtout quand ça a trait aux guerres.
Malgré ça, je dois dire que j'ai beaucoup apprécié Maus (ça signifie souris en allemand), qui est un magnifique témoignage sur les horreurs perpétrées par les nazis pendant la seconde guerre mondiale.
Loin des documentaires d'archives, des images réalistes de témoignages et autre dont on nous abreuve en classe, à la TV...etc. Art Spiegelman a choisi de représenter tous les protagonistes sous formes d'animaux (zoomorphisme) et je trouve que c'est une des grandes forces de cette oeuvre.
Curieusement, j'ai trouvé ça beaucoup plus percutant et marquant (on pourrait penser le contraire dans la mesure ou les dessins ne sont pas "réalistes") et ça prend vraiment aux tripes, on ressent toute l'horreur de ce qu'ont du endurer Vladek et ses proches. En effet, puisque les personnages sont des animaux, ça laisse beaucoup plus de place à notre imagination pour les transposer en humains.
En plus de conférer plus de force au récit, le fait d'avoir choisi des animaux pour représenter les personnages fait directement référence à la propagande nazie, puisqu'ils représentaient les juifs par des souris (nuisibles...etc.) et les polonais par des cochons. Art Spiegelman a donc représenté les juifs en souris, les polonais en cochons, les nazis sont des chats, les américains des chiens, les français des grenouilles...etc.
Le récit de Maus est composée de deux grandes parties qui s'entrecroisent : d'un côté on voit Art qui rend visite à son père Vladek afin d'essayer de recueillir son témoignage sur les horreurs qu'il a vécues pendant la guerre et de l'autre le témoignage proprement dit. On peut d'ailleurs à la limite compter une troisième partie (dans un style différent), qui reprend un ancien travail d'Art Spiegelman : Prisonnier sur la planète Enfer et qui traite du suicide de sa mère.
Cette façon de découper le récit entre les difficultés de leur relation père-fils et les horreurs de la guerre, permet de prendre conscience de l'ampleur de la tâche réalisée avec l'oeuvre Maus. Tout est dépeint avec honnêteté et sincerité, on le voit bien à travers le portrait de son père Vladek, puisque ce dernier en dépit de tout ce qu'il a enduré n'est pas présenté comme un héros (bien au contraire) et certaines de ses réactions font froid dans le dos...
Le noir et blanc donne également beaucoup de puissance et d'impact au récit (bien plus que si ça avait été en couleur), rendant à la perfection toute la misère et les atrocités de la guerre. On plonge et on s'immerge totalement dans toute l'horreur et la folie engendrées par le nazisme (et plus généralement par la bêtise et l'intolérance des hommes pour leurs semblables).
Je sais pas si j'ai vraiment dit tout ce que j'avais envie de dire sur Maus, mais j'ai l'impression d'être parti un peu dans tous les sens, donc j'ai perdu le fil ^^' Quoi qu'il en soit la lecture de Maus a été une grande claque pour moi et je pense qu'on ne ressort pas indemne de notre lecture. Du coup je ne résiste pas à l'envie de vous citer un petit passage (tout au début de l'histoire) qui donne bien le ton je trouve. On y voit Art petit et son père Vladek :
"-Pourquoi tu pleures Artie ?
-Je su-uis tombé et mes amis sont partis sa-ans moi...
-Des amis ? Tes amis ? Enfermez-vous tous une semaine dans une seule pièce sans rien à manger... Alors tu verras ce que c'est, les amis !..."
En bref une lecture vraiment puissante qui prend aux tripes et dont on ne ressort pas indemne. Un superbe témoignage très poignant et prenant, une oeuvre à découvrir et à lire absolument !!!
Question bonus : L'histoire c'est quelque chose qui vous intéresse en général ou pas vraiment ?